Thérapie complémentaire et médecine allopathique : un mariage nécessaire

La médecine allopathique a sauvé et sauve encore des millions de vies. Les antibiotiques, par exemple, représentent une avancée extraordinaire : ils nous permettent de combattre des infections bactériennes qui, autrefois, étaient souvent mortelles. Mais leur abus fragilise notre terrain. Pris trop souvent ou de manière inadaptée, ils favorisent l’émergence de bactéries résistantes, parfois appelées « super-bactéries », contre lesquelles ni notre système immunitaire ni les traitements classiques ne suffisent. L’excès d’antibiotiques peut aussi perturber notre microbiote intestinal, essentiel à l’équilibre global et à l’immunité.

De manière générale, si nous abusons des ressources médicales, le corps finit par s’épuiser : les cellules s’emballent et deviennent incontrôlables, ouvrant la porte au cancer ; le cœur s’affole jusqu’à l’infarctus ; les reins s’usent jusqu’à la dialyse. La médecine est là pour les urgences, mais elle ne remplace pas notre responsabilité personnelle dans l’entretien de notre santé.

C’est là que la thérapie complémentaire trouve sa place. Elle agit sur le terrain : elle renforce les capacités d’autorégulation du corps, aide à libérer les tensions accumulées et à maintenir un équilibre global. Contrairement aux médicaments, qui au début agissent rapidement mais nécessitent souvent des doses croissantes, les thérapies complémentaires avancent lentement, brassent en profondeur, parfois en nous mettant hors de notre zone de confort. Mais avec le temps, elles stimulent la capacité naturelle du corps à réagir, si bien que celui-ci devient de plus en plus autonome et dépend de moins en moins d’une aide extérieure.

En réalité, il ne s’agit pas de choisir entre l’une ou l’autre. La médecine et les thérapies complémentaires se complètent. L’une apporte une réponse rapide aux urgences ; l’autre construit, sur la durée, la résilience et l’équilibre nécessaires pour éviter que les mêmes déséquilibres ne reviennent.

Prendre soin de soi, c’est donc apprendre à marcher sur ces deux jambes : s’appuyer sur la médecine quand il le faut, mais aussi investir dans la connaissance et l’accompagnement de son propre corps pour renforcer son terrain. Car sans cela, même la médecine la plus performante finit par trouver ses limites.